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Cette semaine, suite au sondage réalisé sur les réseaux sociaux, je vais te parler du commerce équitable. S'il peut s'agir d'échanges commerciaux entre Nord-Sud, ce n'est pas le seul principe de ce commerce. C'est ce que nous allons voir ensemble dans cet article. Bonne lecture !
Qu'est-ce que le commerce équitable ?
La définition du commerce équitable
J'aurais voulu commencer par donner une définition précise du commerce équitable, mais c'était sans compter sur la difficulté de définir une telle pratique. Comme beaucoup de termes alternatifs (tourisme durable, éco-tourisme, développement durable...), le commerce équitable renferme une multitude de définitions et de concepts. Ces derniers dépendent des valeurs et principes de chacun des acteurs. Je ne sais pas toi, mais personnellement pour moi le commerce équitable permettait surtout une juste rémunération des producteurs des pays du Sud. Grâce à mes recherche je m'aperçois qu'il prend en considération bien plus d'éléments aussi importants les uns que les autres.
Consommer responsable
Ce sujet va me permettre de compléter le dernier article du blog à propos de la consommation locale et bio. En effet, si cette façon de consommer prévaut pour la plus part des aliments que l'on peut produire en France (poireaux, carottes, concombres, tomates, fraises...), d'autres ne peuvent l'être ; c'est le cas du café, du cacao (pour faire du bon chocolat artisanal) et du thé. Afin de limiter ton impact, d'avoir une consommation responsable, tout en continuant de consommer ces produits je te propose une alternative : achètes seulement ceux labellisés "commerce équitable et agriculture biologique". Ainsi, tu préserveras les Hommes et la Terre.
Les organismes nationaux et internationaux autour du commerce équitable
Malheureusement, depuis les années 60, le commerce équitable a vu ses ventes chuter. Afin de donner plus de visibilité et de transparence, des organismes internationaux et nationaux ont décidé de créer des "chartes" pour le commerce équitable. C'est ainsi qu'est né le consensus FINE qui rassemble les acteurs autour de valeurs communes. Malgré un engouement pour la majorité des acteurs du commerce équitable ce consensus ne convient pas à tous. Cependant, il nous permet, à nous, consom'acteur, d'y voir plus clair concernant les principes de ce commerce alternatif :
Améliorer les revenus et le bien-être des producteurs ;
Favoriser le développement des producteurs défavorisés, plus particulièrement les femmes et les personnes vivant dans la misère ;
Être vigilant quant au travail des enfants et leur exploitation dans le processus de production ;
Mettre en place des relations commerciales basées sur le dialogue, la transparence et le respect ;
Mener des campagnes afin de faire changer les choses au niveau du commerce international conventionnel ;
Encourager la justice sociale, les pratiques environnementales saines et la sécurité économique.
L'Union Européenne a également communiqué sur le commerce équitable en lien avec le développement durable en mai 2009. Pour finir, à l'échelle nationale, la France avec sa loi de 2005 pose une référence légale au commerce équitable, précisée avec l'accord AFNOR de 2006 qui défini trois dimensions au commerce équitable :
Equilibre dans les relations commerciales entre les partenaires et les co-contractant ;
Accompagnement des organisations de producteurs et/ou de travailleurs engagés dans ce type de commerce ;
Transparence et information du consommateur, du client et du public de ce type de commerce.
Comment bien choisir ces produits issus du commerce équitable ?
Être locavore c'est participer au commerce équitable
Maintenant que l'on a pu voir le commerce équitable à l'échelle internationale, j'ai le plaisir de t'annoncer qu'il se pratique également à l'échelle locale au travers d'AMAP, de coopératives ou de marchés de producteurs. L'ensemble de ces démarches permettent de consommer de façon plus responsable pour les Hommes et la Terre. Et oui, parce qu'en consommant de la sorte tu assures une juste rémunération aux producteurs que tu fais travailler (maraichers, éleveurs...) qui, souvent, travaillent leurs terres de façon responsable ou en tous cas raisonnée. Si ça n'a pas toujours été le cas et si elle reste au coeur des critiques, l'agriculture raisonnée gagne du terrain. À mon sens ce n'est pas si mal. Je suis vraiment pour un changement pas à pas. Nous ne pouvons pas tout bousculer d'un coup mais cela reste mon point de vue.
Les labels du commerce équitable
En France et dans le monde le nombre de label par secteur est tout simplement impressionnant. Il est souvent difficile d'y voir clair. Le commerce équitable n'échappe pas à la règle. S'il y a des labels très connus qui influencent notre consommation, d'autres restent dans l'ombre et sont pourtant (parfois) plus engagés. Ce n'est qu'un conseil que je te donne mais, il peut être intéressant de se renseigner en profondeur sur un label qui te semble intéressant, qui répond à tes valeurs et ne pas s'éparpiller avec les autres. Pour avoir un peu travaillé sur les labels pendant mon Master crois moi, ils ne sont vraiment pas tous fiables.
Le nombre de label étant important je ne vais pas te faire tout un pavé à ce sujet. Toutefois, si tu veux vraiment en savoir plus je t'invite à cliquer juste ici, pour découvrir « le guide international des labels de commerce équitable ». Ce guide est vraiment très complet et il te permettra d'y voir plus clair en ce qui concerne les labels du commerce équitable. Ne soit pas effrayé par son nombre de pages, il est pensé de sorte à ce que tu puisses t'arrêter et reprendre à tout moment.
Cependant, pour répondre à ma grande question, je pense qu'il est important de faire attention aux labels que tu pourras trouver sur les emballages des produits commercialisés. Tu peux aussi te rapprocher d'ONG comme Oxfam ; de points de ventes spécialisés comme la Biocoop ou artisan du monde. Tu pourras également retrouver des produits issus du commerce équitable en grande surface, le label le plus connu étant Fairtrade Max Hevelaar.
Tu te demandes encore à quoi contribue le commerce équitable ?
Afin d'être la plus claire possible et surtout de lever un peu le floue autour du commerce équitable, je te propose de regarder de plus prêt l'impact du commerce équitable. Que ce soit sur les producteurs ou de manière plus générale, sur le territoire sur lequel il agit. « Le guide international des labels du commerce équitable » dont je t'ai parlé plus haut et téléchargeable via ce lien, consacre 7 pages à ce sujet. Ce que je vais te proposer ici n'est qu'une partie de tout ce que tu pourras lire dans ce guide.
Au niveau économique, les études montrent qu'il permet une meilleure rémunération des paysans et une sécurité économique. En effet, le commerce équitable (les labels) permettent de limiter la variation des prix comme peut le faire le commerce conventionnel. Pourquoi ? Car les labels fixent un prix juste de rémunération, en dessous duquel les distributeurs ne peuvent pas descendre.
Le commerce équitable permet également, pour les agriculteurs, une amélioration des pratiques et donc une augmentation de la rentabilité. La formation semble faire partie intégrante des valeurs que prône ce commerce. Ainsi, les agriculteurs voient leurs méthodes plus efficaces et avec elles leur production augmenter.
Toutefois, dans certains cas, les labels ont des exigences trop importantes ou difficilement accessibles pour les agriculteurs, ce qui peut générer une moindre rémunération. Néanmoins, ce type de commerce semble assurer une sécurité à ces travailleurs (ce qui n'est pas toujours le cas avec le commerce conventionnel).
En ce qui concerne les impacts sociaux, les retombées économiques du commerce équitable permettent de voir se développer des structures d'éducation et de santé. Dans les familles bénéficiants directement du commerce équitable le niveau de scolarisation, l'accès aux études supérieures ainsi qu'à la santé semblent être très importants.
Si l'intégration des femmes dans le travail de la terre est une des valeurs du commerce équitable, en vérité il est parfois difficile. Certaines études ont montré que l'arrivée des femmes sur les terres à pu créer des conflits familiaux car elles "délaissent" leurs rôles culturellement attribués. Un travail d'accompagnement à ce sujet paraît nécessaire.
L'impact organisationnel quant à lui semble assez partagé. Les études montrent qu'une partie des organisations de producteurs sont consolidées alors que d'autres vont être fragilisées. Toutefois, les organisations sociales autour des travailleurs précaires semble être l'une des améliorations durables engagée par le commerce équitable. Celui-ci leur permet d'avoir plus de pouvoir face à leur employeur direct, à leur secteur d'activité et au contexte politique plus large dans lequel s'inscrit leur activité.
Mon chouchou, l'impact environnemental ; bon, ce n'est pas si glorieux que ce que j'aurais espéré mais enfin. Si certaines organisations de producteurs utilisent les primes engendrées par le commerce équitable, pour améliorer leurs méthodes de production et ainsi être plus responsables, d'autres ne le font pas ou n'ont pas les moyens de le faire. Celles-ci ayant un impact direct sur la productivité et les coûts, il n'est pas toujours facile pour les agriculteurs de le mettre en place.
Le point négatif des labels restent leur accès. Il peut être limité par deux critères :
Le prix d'entrée (c'est le cas pour Fairtrade Max Hevelaar) qui s'avère très élevé
Les lourdeurs administratives qui peuvent être difficilement surmontables pour ces agriculteurs.
NB : les études se concentrent sur des petits groupes de producteurs et de production (surtout le café). De plus, elles sont majoritairement focalisées sur Fairtrade et en Amérique du Sud. Enfin, si les données sur l'utilisation des primes des projets collectifs sont très bien documentées à court terme, leur impact à long terme l'est beaucoup moins. Par exemple, si le domaine de l'éducation est largement investi grâce à cet argent, son "utilisation" sur le long terme n'est pas étudiée.
Pour conclure cet article, le commerce équitable fait partie des actions que tu peux mettre en place pour aller vers une consommation plus responsable et durable. Je le répète pour la énième fois, tu ne peux pas tout changer en un claquement de doigt dans ta vie quotidienne. Ce n'est pas grave ! Il vaut mieux y aller pas à pas, une action par mois, par semaine par année même. Peu importe, vas à ton rythme mais tiens sur le long terme. La transition est longue, le chemin est semé d'embuche mais je te promets que tout cela est extrêmement gratifiant. Tu auras l'impression de faire ta part, de faire du bien autour de toi. Gardes ça dans un petit coin de ta tête.
À bientôt mon petit colibri.